
L'étude France Biotech quantifie pour la première fois une réalité largement ressentie sur le terrain.
354 millions d'euros par an. C'est le coût estimé de l'interopérabilité défaillante pour les hôpitaux français publics et privés, selon une estimation réalisée auprès de 120 acteurs de l'écosystème santé : établissements, éditeurs de logiciels, professionnels de santé, institutionnels.
Mais cette estimation constitue un plancher et ne prend en compte que les coûts directs. En réalité, le coût réel se situerait plutôt autour d'un milliard d'euros.
Plusieurs raisons expliquent cet écart :
75% des acteurs interrogés rencontrent des problèmes d'interopérabilité lorsqu'un projet nécessite cette dimension. Trois projets sur quatre sont impactés.
Au-delà des chiffres globaux, les impacts opérationnels sont significatifs.
Les deux tiers des établissements interrogés rapportent un délai de connexion supérieur à trois mois.
Le processus actuel est complexe : "Aujourd'hui, pour connecter A et B, l'hôpital doit recenser les données dont A a besoin, appeler B pour qu'ils mettent à disposition, et faire appel à C pour avoir une plateforme d'intermédiation. Toutes ces étapes ont un coût financier, mais aussi en expertise, or celle-ci est rare, ce qui allonge les délais."
En attendant, "l'innovation reste bloquée aux portes de l'hôpital".
"Avec une API, c'est fait dans la journée". Trois mois versus une journée : le contraste illustre l'ampleur du problème.
Le constat est sans appel : "Ce problème paralyse l'industrialisation des projets à toutes les échelles, mange les bénéfices des établissements et bloque la diffusion nationale des innovations, c'est aussi un boulet pour le développement international de nos technologies."
L'interopérabilité défaillante ne coûte pas que de l'argent. Elle coûte de la compétitivité, de l'attractivité, de la capacité à déployer les innovations à grande échelle.
"Les trois quarts des institutions interrogées ont dit rencontrer un problème lorsqu'il faut de l'interopérabilité. L'interopérabilité, c'est quand il y a une dimension numérique à un projet. Quel projet n'a pas de dimension numérique aujourd'hui ?"
Ce problème concerne tout le monde.
La bonne nouvelle : d'autres industries ont résolu ce problème. D'autres pays ont résolu ce problème. Les solutions techniques, organisationnelles et réglementaires existent et ont fait leurs preuves.
Des solutions existent dans d'autres industries et d'autres pays :
1. La finance : Open Banking et la réglementation PSD2
En Europe, la directive PSD2 a contraint les banques à ouvrir leurs systèmes via des APIs standardisées. Résultat : une explosion de l'innovation fintech, des services bancaires plus fluides, une modernisation du système.
2. Les APIs modernes : REST, GraphQL, OpenAPI
Dans le monde de la tech, les APIs documentées, standardisées et sécurisées sont la norme. Elles permettent à des équipes métier de connecter des systèmes rapidement. Avec une API bien conçue, ce qui prend trois mois se fait en une journée.
3. Les systèmes de partage de données de santé réussis
Les projets réussis ont en commun trois caractéristiques :
1. Technique : une API bien documentée
Des APIs claires, accessibles aux experts métier (et pas seulement aux développeurs DSI), sans avoir besoin de mobiliser les équipes de la DSI. Une documentation complète. Pas de solutions sur mesure nécessitant des mois d'intégration.
2. Gouvernance : une gouvernance forte
L'État crée le cadre, fixe les règles, et s'assure qu'elles sont appliquées. Action étatique avec budgets dédiés, labels et sanctions.
3. Finance : des budgets dédiés
L'interopérabilité a un coût de mise en place et de maintien. Le financement doit être pérenne pour soutenir le déploiement et le maintien des solutions.

Le groupe d'expertise France Biotech formule quatre recommandations actionnables :
Sensibiliser autour de l'enjeu de l'interopérabilité et adapter la réglementation (EHDS & DATA ACT).
L'European Health Data Space arrive. C'est une fenêtre d'opportunité pour ancrer l'interopérabilité dans la réglementation européenne et française.
Conditionner les financements de projets en santé numérique et l'accès aux marchés publics à l'interopérabilité des systèmes.
Les éditeurs qui veulent bénéficier de financements publics doivent prouver que leurs solutions sont interopérables selon des standards définis.
Établir un guide de référence autour de l'interopérabilité et des API, à destination des donneurs d'ordre pour anticiper et accompagner la mise en œuvre.
Un outil clair : quelles questions poser aux éditeurs ? Quels critères techniques exiger ? Comment anticiper la mise en œuvre ?
Créer un label d'excellence dans l'interopérabilité pour mettre en avant les entreprises et les établissements qui peuvent servir de modèle.
Permettre aux acheteurs d'identifier facilement les solutions fiables et encourager les bonnes pratiques.
Ces recommandations sont directement actionnables par les établissements de santé.
1. Intégrer l'interopérabilité dans les cahiers des charges
L'interopérabilité doit devenir un critère éliminatoire dans les appels d'offres. Exiger des APIs documentées, des standards respectés (FHIR, HL7), et des preuves de connexions réussies avec d'autres systèmes.
2. Investir dans les compétences internes
L'expertise en interopérabilité est rare, mais stratégique. Former les équipes DSI, recruter des profils spécialisés, ou se faire accompagner par des partenaires qui maîtrisent ces sujets.
3. Participer aux initiatives collectives
France Biotech, la Conférence des DG de CHU, les consortiums sectoriels : les lieux de réflexion collective existent. Y participer permet de contribuer à construire les standards de demain. L'interopérabilité est un bien commun qui se construit collectivement.
Chez codoc, ce problème est vécu au quotidien dans le déploiement d'entrepôts de données de santé dans des établissements de santé. L'absence d'interopérabilité se traduit par des mois de travail pour connecter des systèmes qui devraient communiquer naturellement.
C'est la raison de la participation de codoc au groupe d'expertise interopérabilité de France Biotech, copiloté par Arthur Delapalme. Parce que les données de santé sont un levier d'innovation majeur, à condition qu'elles soient accessibles et exploitables.
Le métier de codoc consiste précisément à rendre les données accessibles et exploitables. Pour identifier des patients éligibles à des essais cliniques, constituer des cohortes de recherche, ou accélérer les diagnostics. Mais pour y arriver, il faut résoudre le problème de l'interopérabilité.
L'innovation en santé ne manque pas d'idées. Elle manque de données accessibles et réutilisables. C'est ce que codoc construit, avec ses partenaires de santé et les acteurs de l'écosystème.
Projet après projet. Standard après standard.
Les premiers résultats de l'étude du groupe d'expertise interopérabilité de France Biotech (copiloté par Arthur Delapalme de codoc et Alexis Hernot de Calmedica) ont été annoncés le 9 décembre au CHU HealthTech Connexion Days de Bordeaux, devant 1 200 participants et l'ensemble de l'écosystème innovation-santé français.
Le rapport complet sera présenté lors d'une conférence de presse en janvier 2026. L'ensemble des résultats, des recommandations détaillées, et des pistes d'action y seront dévoilés.
Pour les directeurs d'établissements, les responsables de la transformation numérique, les porteurs de projets d'innovation en santé : cette conférence apportera des éclairages concrets sur les leviers d'action disponibles.
Pour échanger sur ces sujets, ou sur l'accompagnement que codoc peut apporter dans les projets d'entrepôt de données ou d'interopérabilité :
👉 Contactez-nous : hello@codoc.co
👉 En savoir plus sur l'étude France Biotech :
👉 La Presse en parle :
Industry news, regulatory developments,not-to-be-missed events, scientific publications, codoc news:
Subscribe to our newsletter in your inbox everyquarter!
All our solutions are designed to comply with the CNIL's standards, guaranteeing compliance with the formalities required by the administrative authority throughout the value chain.